Comme un papillon, j'oublie le temps qui me reste et où la vie me conduit.Quelle importance, j'ai le coeur immense et le monde est petit. Ce qui compte, c'est d'avoir envie ( F.Gall)

lundi 11 juillet 2011

Retrouver la mine tendre du crayon....ECRIRE!

John Roddam Spencer Stanhope( 18929-1908)

« « Un jour, j'approchai mon oreille de la terre,
Là au fond où se répandent les sons, » » »
Karol WOJTYLA
In djoû, c’èst seûr èy’ asseûrè,


In djoû, c’èst seûr èy’ asseûrè,
Dj’aclap’ré yeune dè mès-orèyes
Tout conte d’èl pia dè l’têre !
Dji vous ètinde, dji vous sawè
Si s’ keûr toke douç’mint,
Come èl min,
Oudoubin s’i flâye, sins rat’na,

Come in mârtia su ène èglème.



Un jour, c’est sûr et certain,
Je collerai une de mes oreilles
Tout contre la peau de la terre !
Je veux entendre, je veux savoir
Si son cœur toque doucement
Comme le mien,
Ou bien s’il frappe sans retenue
Comme un marteau sur une enclume





In djoû, c’èst seûr èy’ asseûrè,
Dj’aspoy’ré mès lèpes
Tout conte d’èl pia d’èl têre ,
Là, tout djusse là,
Al fine pwinte du frum’jon !
Èt paç’ què dji n’seû
Qu’ène pougnîye d’ârzîye,
Dji sé què padrî sès pwènes
Et sès fèlès  colêres

Dj’ètindré  èl tchanson  dèl têre.



Un jour, c’est sûr et certain,
J’appuierai mes lèvres
Tout contre le peau de la terre,
Là, juste là,
A la fine pointe du frisson !


Et parce que je ne suis
Qu’une poignée d’argile,
 Je sais que par delà ses peines,
Et ses fières colères,
J’entendrai la chanson de la terre.



In djoû, c’èst seûr èy’ asseûrè,
An poûrmwin.nant  mès mwins
Douç’mint,dè d'ci dè d'la'
sul pia dèl têre,
Dji rascoudré ène mîye dè s’n-âme,
Ène mîye d’ârzîye
Qui rassôr’ra  lès fwins
Dè toute èm ’ vikérîye





 Un jour, c ‘est sûr et certain,
En promenant mes mains,
Doucement, de ci de là,
 Sur la peau de la terre,
Je recueillerai un peu de son âme,
Une mie d’argile
Qui  comblera les faims
De toute mon existence !

 Danielle T. 
texte paru dans la revue "èl bourdon" de juin 2011

Retrouver la mine tendre du crayon noir, la soie blanche du papier et laisser  les mots écrire leur histoire !

10 commentaires:

  1. Quel bel hymne à la terre,
    quelle belle ode à la vie !
    bravo à toi, poète éphèmère,
    d'ôter à ta soif d'aujourd'hui
    et à ta grande faim d'hier
    la peur du fin fond de l'infini
    puisque, un jour, poussière
    tu retourneras à cette source bénie !
    COLIBRI
    PS : ma mine préférée, la HB !!!

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  2. C'est très beau et sensible! j'aime beaucoup ce talent que tu as! comment se nomme cette langue dans laquelle tu écris ? elle vient de quelle origine ? du flamand ?

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  3. Bravo Danielle pour ce poème envoutant. Tu as beaucoup de talent !
    Mon passage préféré :
    Et parce que je ne suis
    Qu’une poignée d’argile.

    J'aime beaucoup cette image, elle me fait du bien.

    Bonne journée.
    Linda

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  4. Merci à vous.On écrit d'abord pour soi, on laisse souvent ses écrits au fond d'un tiroir et puis, un jour, pour une raison ou pour une autre, on a envie de partager et c'est réconfortant de constater que ce que l'on écrit " parle" aux autres.
    Bien sûr, choisir d 'écrire dans une langue qui, pour être ma langue maternelle, n'en est pas moins une langue qui a été supplantée par le français et donc qui est de moins en moins parlée, signifie que j'ai accepté que mes lecteurs soient peu nombreux.Mais à aucun moment je n'ai regretté d'avoir viré ma cuti..car écrire en wallon m'a apporté un réel épanouissement tant cette langue est généreuse et riche dans ses expressions.
    J'écris en ouest-wallon qui n'a absolument rien à voir avec le flamand( ouf) mais qui est et je cite :Le wallon est "né" entre les 8e et 12e siècles des restes de la langue latine importée dans nos régions par les soldats, les marchands et les colons romains. A cette époque, les autochtones appelaient leur langue "roman". C'est au début du 16e siècle que se répand le terme "wallon" pour désigner notre langue. Celle-ci est un membre de la famille des langues romanes et du sous-groupe gallo-roman ou des langues "d'oïl", dont le représentant le plus célèbre est le français.
    Le wallon est proche parent du français mais ne doit pas être pris pour un dialecte de cette langue, bien que l'on commette souvent cette erreur. Le rapport entre wallon et français semble comparable au rapport entre scots et anglais au Royaume-Uni, entre asturien et castillan en Espagne ou entre luxembourgeois et allemand au Grand-Duché de Luxembourg. Il faut distinguer au moins trois niveaux de langue en Wallonie: le français commun, le wallon dans ses différentes modalités et notre français régional (c.-à-d. un dialecte du français) plus ou moins fortement influencé par le wallon.

    Le wallon est probablement la langue d'oïl qui est le mieux parvenue à survivre à l'ombre du français.

    J'écris en wallon depuis 1985...etc 'est grâce au wallon....que je peux m'offrir Venise..chaque année..depuis 10 ans..

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  5. Bravissimo Daniella !
    J'ai eu envie de malaxer cette "mie d'argile"... Belles images sur "la soie blanche" grâce à ta "mine tendre" !
    Je suis éblouie par ta verve si belle, n'ayons pas peur des mots!
    Bonne soirée
    PS: où peut-on trouver èl bourdon ?

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  6. Ravie de retrouver cette bannière, exactement celle-là !

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  7. merci Martine! la revue " èl bourdon" est la revue de l'association littéraire wallonne dont je fais partie depuis...1985.C'est une revue rédigée essentiellement en langues régionales.Mais si tu veux voir de quoi il retourne exactement, je t'en enverrai une bien volontiers.

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  8. Coucou Danielle, je suis heureuse que tu reprennes la mine tendre de ton crayon et que l'envie d'écrire revienne ! C'est très beau ce que tu viens de nous faire lire en deux langues...
    Et comme la petite fille du tableau j'aimerais coller mon oreille contre la peau de la terre et écouter son coeur, c'est très beau tout ce que as écrit.
    Bisous
    Danielle

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  9. C'est un vrai plaisir de lire ce poème dédié à la terre !

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  10. Ce poème est magnifique, si "touchant" !

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vol(s) de papillon

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