Comme un papillon, j'oublie le temps qui me reste et où la vie me conduit.Quelle importance, j'ai le coeur immense et le monde est petit. Ce qui compte, c'est d'avoir envie ( F.Gall)

mercredi 22 mai 2013

Z'ême pas l' zône !




En admirant tous ces champs qui illuminent la grisaille ambiante , un souvenir particulier me revient en mémoire.


1958/59
Mes parents vivent dans un poste de brousse : une dizaine d'agents du chemin de fer, deux magasins pour les autochtones, un couvent avec trois religieuses, un petit hôpital, une cité indigène.


Madame Diamantaras ( j'ai oublié son nom mais on dira  que...) a prévenu ma mère qu'elle a reçu quelques métrages  de coton susceptibles de l'intéresser. Ma mère me l'a écrit.Quelques semaines plus tard je reçois un colis dans lequel je trouve à côté des  douceurs-maison,et deux nouvelles robes qu'elle a confectionnées .

Une d'un rouge chaud  parsemé de grosses pastilles blanches .Coupe près du corps  terminée par un large volant à la mode espagnole, je l'adopte aussitôt!

Et une jaune pissenlit( ou presque)  avec des rayures blanches.le modèle et la coupe sont parfaits mais la couleur...:-( !!!Je sais déjà qu'elle va rester dans l'armoire parce que la couleur ne me plaît pas!Les copines sont là, qui attendent  comme chaque fois qu'un colis parvient à l'une d'entre nous: " Elles sont belles ! Dis donc tu pourras les mettre pour sortir ", comme si je sortais souvent :-() !
 Et  "Mère W." , qui aime participer au plaisir de ses ouailles, de surenchérir:' Tu as de la chance, Danielle, ta maman   te gâte, et pourtant tu sais que la vie n'est pas facile pour elle ,etc..." J'en aurais mauvaise conscience, tiens!

C'est vrai que ma mère fait beaucoup pour moi et je sais ce que cet envoi lui aura coûté de temps et d'argent. Mais c'est plus fort que moi, le jaune, je n'aime pas !Et moins encore celui-là!

C'est alors que je remarque qu'une de mes copines est vraiment séduite par cette robe .Elle l'examine , la place devant elle,se regarde dans la glace !La proposition fuse tout  naturellement.:"Si tu veux, si elle te va, je te la prête.Tu la portes jusqu'aux vacances de Pâques !Tu me la rends.Au retour, je te la rends..tu me la rends définitivement fin juin":-) "Et ce fut ainsi que la robe jaune prit du service pour le plaisir d'une amie qui avait ""moins de chance que moi ""mais qui me prêta , à loisir , sa collection de 45 tours.:-).Prêtant, prêtant quoi!
 Bien sûr, j' ai écrit à ma mère pour la remercier et lui dire mon plaisir d'avoir deux nouvelles robes à porter le samedi et le dimanche après-midi quand l'uniforme n'était pas obligatoire.Avec ma copine, nous avons fait de notre genre jusqu'à la fin du troisième trimestre  de notre quatrième latine ,jusqu'à ce que je doive faire mes bagages, vider ma chambre définitivement et dire adieu à ma vie de pensionnaire parce nous étions en juin 1959...le congé en Belgique était programmé...et que 1960 s'agitait déjà en coulisses.

De retour  à la maison, en défaisant ma malle, ma mère constata avec plaisir que les deux robes avaient été portées.Toutefois, je cherchais une excuse pour ne pas devoir porter la jaune durant les vacances.Je n'eus pas à chercher longtemps, une semaine après mon retour at home, j'étais moi même jaune pissenlit et ma mère eut autre chose à penser...ma jaunisse, les bagages à préparer et tout le saint- frusquin!

Après, il y eut mon premier voyage  avec accès à la salle à manger des adultes qui fut aussi mon dernier voyage sur un paquebot, ma dernière escale à Ténérife...

Les vrais moments difficiles m'attendaient et  il n'y eut plus jamais de robe jaune au programme !!Parce que j'aime pas le jaune!

*Madame Diamantaras...j'ai choisi ce nom parce que ,en  brousse, les magasins pour les indigènes étaient souvent tenus par des familles grecques.La population locale  y trouvait un peu de tout pour autant que ce soit non périssable.Sous les toits en tôles ondulées, il y faisait souvent étouffant et l'odeur de la farine de manioc et des morues séchées pendues  au plafond investissait vos narines immédiate ment et pour longtemps .D'ailleurs rien que d'y penser...Installés à l'ombre d 'un manguier ou d 'un palmier, un ou " deux tailleurs  confectionnait " capitula"( shorts) ou chemises pour les hommes,ou des corsages pour les mwanamoukes. J'aimais bien les regarder pédaler à toute vitesse sur leur machine à coudre.

Pour rappel, mes parents vivaient en brousse, là, où mon père était désigné .En 58/59 ils se trouvaient à Mutshatsha, dernière gare importante  avant Dilolo, à la frontière angolaise.




Moi, j'étais en pension, en ville,( Jadotville-Likasi)  à  des centaines de kilomètres.Ce qui me valait de longs voyages en train...départ tôt le matin pour arriver chez moi dans la nuit, seule dans un compartiment,( rien à voir avec nos voyages actuels) ..mon père me récupérait à la gare, une route à traverser, un seuil à franchir...un lit sur lequel m'affaler...une fois par trimestre, bien sûr!

 Au fait, pourquoi tout ceci, ah, oui..



Passez, quoi qu'il en soit, une belle semaine!

dimanche 19 mai 2013

C'est pas tout ça, on va où????

 
Un samedi sec et doux, ça vaut le coup de le signaler par les temps qui courent.Après la blanquette familiale ( succulente, ai-je entendu dans les commentaires qui me parvenaient en cuisine) 

 Je n'en attendais pas moins, j'avais  mis le paquet !!)...donc après la blanquette, la tarte aux pommes et le kawa,laissant le Papé s'abîmer dans une sieste " musicale", nous, les filles nous partons  à la recherche de...je vous laisse deviner!

Dans notre enthousiasme, nous oublions que nous sommes le troisième week-end de mai et que la petite ville de Thuin prépare sa marche annuelle( une marche napoléonienne dédiée à Saint Roch, (clic). La ville est déjà à mitan bloquée, nous voilà embarquées dans des chemins de traverse qui  me donnent fort heureusement l'occasion de prendre quelques clichés des jardins suspendus qui sont aujourd'hui en plein épanouissement après une patiente restauration.
C'est un ensemble de terrasses où prennent place jardins et potagers appartenant à la Ville ou à des particuliers, ainsi que des ruelles reliant la Ville Haute et la Ville Basse.
Avec le temps, ce site exceptionnel s’était détérioré mais aujourd’hui, ce magnifique ensemble de jardins en terrasses, tout récemment restauré, a retrouvé son charme d'antan et son histoire est explicitée sur onze panneaux didactiques judicieusement placés le long du circuit.

Les jardins suspendus de Thuin appartiennent au patrimoine remarquable. Tout en affichant une image de l’histoire de la ville, ils assurent la particularité et la qualité esthétique de cette agglomération sans pareille.
"" Les poèmes de l'écrivain thudinien, Mathieu Anciaux, qui signait sous le pseudonyme "Jean de la Biesmelle", attestent encore de ce que fut, à l'époque, la splendeur des "jardins suspendus" de Thuin : cascadant le long des pentes , des jardins en terrasse étageaient, de la rivière au ciel, leurs corbeilles de plantes, de fruits et de fleurs. Ce fut une merveille au temps où les heureux propriétaires y cultivaient la vigne et tout ce que la frugalité de la vie réclamait alors.""





Après avoir sillonné la région,en long, en large et en travers... longé des  champs,des prés, traversé des hameaux, et découvert- (oui, oui, il y a encore des endroits que je ne connais pas!!)  des endroits qui feront l'objet de nouvelles escapades...nous parvenons enfin là où nous voulions aller...
le château du Fosteau




Philippe DELSAUT
Philippe DELSAUT (clic)qui m'a fait ( en 1995) le plaisir et l'honneur de participer à une des expositions que j'organisais, dispose ici de cimaises permanentes qui mettent en valeur   ses créations très particulières. Il faudra que je photographie  celles  qu'il nous a dédiées à ma fille Cécile et à moi.
Mais, trêve de bavardage...fut-il culturel...


 c'est à une autre culture que nous sommes censées nous intéresser aujourd'hui

  Vous aviez certainement deviné !
Il faut avoir l'oeil aiguisé pour distinguer les turions qui  sortent ça et là .
La dernière récolte est prête pour la vente .
Le comptoir est ouvert tous les jours de 7h à 21 h, du 1er mai au 15 juin.


" Sonnez deux fois et je viendrai vous servir"
 Fou rire et fuite en avant, la sonnette , c'est plutôt une trompe d'alarme au champ! Et cela porte loin !

Soit! Nous faisons nos achats ( asperges, bien sûr et puis pommes de terre pour les accompagner, beurre, oeufs, miel) c'est toujours tentant les achats à la ferme.

***
La façade arrière du corps de logis de la ferme donne sur un bel  espace vert et un étang que se partagent fermiers et châtelains.


Nos cabas bien remplis, nous nous permettons une demi heure de tourisme " curieux".Les bâtiments sont magnifiques, bien entretenus.Le fond de l'air est léger et cette belle campagne en fleurs si largement étalée incite à la rêverie.




Mais il faut  reprendre la route...tenter de  regagner sans nous perdre dans les détours notre maison où le Papé doit être réveillé et sans doute inquiet pour ses femmes!
 Nous revenons par Lobbes et
sa collégiale dressée sur les hauteurs de la ville

 Ce dimanche matin est d'humeur un peu grise...moi j'ai à faire...


 C'est la première fois , cette année, que je me suis lancée dans la préparation des asperges.Une mauvaise expérience m'avait fait renoncer , il y a longtemps!
Pas questions de laisser se gâcher de si beaux produits !

Elles promettent d'être goûteuses.
et voilà...pommes de terre et asperges passées dans le beurre ( de ferme of course) et l'oeuf sur le plat pour accorder les deux convives.



 Pour le quatre heures...sous la pluie :-)(
cette tartelette aux fruits clôt  définitivement le chapitre " asperges " car point trop n'en faut!

**C'est pas tout ça, on va où????  Question habituelle du samedi après le déjeuner...quand il fait beau

Belle semaine...à vous qui passez!

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