Comme un papillon, j'oublie le temps qui me reste et où la vie me conduit.Quelle importance, j'ai le coeur immense et le monde est petit. Ce qui compte, c'est d'avoir envie ( F.Gall)

mercredi 25 janvier 2012

Un bol de café...?



Le Bol de café
      

Grandes Amours dévoratrices,
Bel époux et belles enfants,
Au point du jour je me défends
D’être la proie et la nourrice.

Le café, ce beau ténébreux,
Brûlant, bouche à bouche, m’exhorte
À prendre doucement la porte,
La barrière et le chemin creux.
Sous la hêtraie ou le charmoy,
Dit-il, sur de sourdes pelouses,
M’attend, grandes Amours jalouses,
La chère, chère, chère moi !

Loin des scolarités poussives,
Loin des horloges, des cabas,
Loin de ces plages que rebat
L’oppressant ressac des lessives,
La chère, chère, chère moi
M’attend, dit-il, pour des fredaines
Terribles, dans des fonds d’Ardennes
Ou sur des cimes à chamois.

Mais allez, toujours je déjoue
Les noirs complots du noir moka,
Par petits baisers délicats,
Mes deux paumes à ses deux joues.

Lucienne Desnoues  
 poétesse française, née à Saint-Gratien, dans le Val-d’Oise, en 1921 et décédée en aout 2004 à Montjustin.


Petite-nièce du forgeron Desnoues qu’Alain-Fournier évoque dans Le Grand Meaulnes, elle travaille comme secrétaire d’un avocat à Paris jusqu’à son mariage avec le poète et dramaturge belge Jean Mogin (fils de Norge) en 1947 qui l’amène à vivre à Bruxelles jusqu’en 1953 ; le couple, qui a eu deux filles, Isabelle et Sylvie, s’installe ensuite à Montjustin.



1 commentaire:

vol(s) de papillon

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