Il y avait juste, posé sur une étagère, un poste de radio, et c’était déjà comme un luxe dans cette maison ouvrière dans laquelle nous vivions en famille. Une pièce, à l’arrière, réservée aux grands-parents, une pièce à l’avant dans laquelle étaient installés mes jeunes parents, une grande pièce entre les deux, la « belle » pièce où logeaient les beaux meubles, la belle vaisselle réservés aux grands jours. Durant la bonne saison, les portes restaient souvent ouvertes et moi, j’allais de l’un à l’autre en toute liberté. A la soirée, tout le monde se retrouvait pour écouter les émissions de Radio Luxembourg. A Noël, la veillée se passait presque religieusement, les grands parlaient à voix basse et moi, j’enregistrais, sans le savoir, tous les détails de cette vie familiale. Peu avant minuit, ma grand-mère s’animait: « Atincion, i va yèsse Mègniût ».Le silence s ‘installait et puis chacun se penchait sur lui même en écoutant le » Minuit, Chrétiens »…les yeux brillaient dans la pénombre, un soupir clôturait l’interprétation.
Il y eut le premier Noël sous les palmiers, et puis bien d'autres avec le sapin, la bûche et la veillée à trois et puis à quatre …l’attente et puis l’émotion intense de cet instant où nous nous retrouvions en communion de pensées avec les êtres chers restés au pays :Minuit, Chrétiens !
Aînée des petites filles, première mariée, première maman, j’ai repris la tradition …jusqu’à ce que la radio cesse de diffuser cette belle veillée que nous passions avec ferveur dans le souvenir des soirées d’autrefois et des êtres chers .
A présent, je peux l’écouter quand je veux, et …ce n’est plus vraiment pareil. Il n’y a plus cette attente un peu inquiète: » Vont-ils passer le Minuit, Chrétiens ???"- Oui, ça y est SILENCE..on écoute…et je glisse le CD…dans le lecteur..
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