Solange, ma fille aînée a 50 ans aujourd'hui !J'estime que c'est aussi un peu ma fête car j'ai très largement contribué à l'événement initial.Aucune femme ne me contredira !
( d'ailleurs je viens de recevoir un très beau bouquet de roses...5 roses, une pour chaque dizaine)
Les années passent, très vite, mais le souvenir de cette journée si particulière demeure bien vivant . Il faisait vraiment très chaud en cette fin de journée du 2 août 1966.Je me traînais d'un fauteuil à l'autre, cherchant une assise confortable quand, tout d'un coup, j'ai eu conscience d'un changement, certes léger mais...mon coeur s'est mis à battre plus fort... l'inconnu était là, j'allais devoir l'affronter... j'y pensais très fort et en même temps j'essayais d'oublier.
Le "grand docteur" ami de la famille a bien voulu passer, juste pour dire en souriant à mon époux très remué :" On ne va plus attendre, ne prends pas de risques, je vais prévenir la maternité de votre arrivée !"
Et nous sommes partis en bavardant légèrement, histoire de camoufler l'émotion et de faire taire toutes les questions qui se bousculaient dans nos têtes. Sans doute la canicule provoquait-elle les naissances, la maternité était complète, plus de chambres , on nous installa donc dans un appartement .....bien sûr après que je sois passée entre toutes les mains expertes du service ( je ne vous raconte pas , c'est carton rouge :-))))).
Et , c'est très confortablement installée, que je me suis mise à attendre, tout en me disant que, vraiment ce n'était rien d'accoucher. Le lendemain , 3 août, 8h,arrivée du "grand docteur" : " Je suis passé cette nuit, vous dormiez si bien tous les deux que je n'ai pas voulu vous bousculer mais à présent, ma petite fille, on y va, on va passer à l'action...et l'infirmière de m'envoyer une fléchette dans la partie rebondie mon intimité"...c'est alors que j'ai compris ce qu'allaient être les heures à venir...un combat contre cette douleur irradiante qui est aussi synonyme de bonheur...4 heures de combat intensément et directement proportionnel au contenu de la fléchette ! Purée comme on dirait maintenant....et pour finir, l'anesthésiste qui ne pique pas assez vite à mon goût, des pinces... un paquet bleu que l'on cale contre moi...tandis que je retrouve mes esprits.
11h45.
Une fille, c'est une fille ....j'étais bien la seule à l'attendre.. tout le monde espérait un garçon.Et oui, vous savez la pérennité du nom ! Oubliés, déjà, les neufs mois difficiles, toutes les heures douloureuses , je souhaitais impérieusement une fille..elle était là....une autre viendra agrandir la famille, quatre ans plus tard! Et je pense à ma mère qui , toute sa vie, me considéra comme " sa petite", l'aînée mais encore la gamine à qui elle faisait encore des remontrances . " Mais , maman, tu sais quel âge,j'ai ?- " Jusqu'à ce qu'un jour, je lui dise" Mais, Maman, tu sais, j'ai 66 ans !"- C'est pas possible, tu n'as pas 66 ans!" Et de me regarder avec de grands yeux perdus .."mais alors j'ai quel âge, moi???" Ainsi va la vie, la "petite "était devenue la maman d'une gamine de 87 ans . Ferai-je pareil??? Sans aucun doute, parce que tout au long de notre vie , nos enfants restent les "petits", ces paquets emmitouflés et braillards qu'on nous a mis un jour de grandes et heureuses douleurs entre les bras !
et nos voeux et ceux de la Tribu à l'amie Solange
RépondreSupprimeret à Danielle aussi, ça va sans dire!
RépondreSupprimerComme c'est joli ce texte... On ressent ton émotion, Danielle. Heureux anniversaire (un peu en retard) à ta fille et à toi aussi !
RépondreSupprimerGros bisous !
Joli texte avec beaucoup d'émotion... Ma mère non plus ne peux pas croire que je suis à la retraire depuis 10 ans!!!
RépondreSupprimerTrès beau ce texte j' ai apprécié <3
RépondreSupprimerBisous à tous