Comme un papillon, j'oublie le temps qui me reste et où la vie me conduit.Quelle importance, j'ai le coeur immense et le monde est petit. Ce qui compte, c'est d'avoir envie ( F.Gall)

lundi 8 septembre 2014

Plaisir de vivre à la campagne




C'est un des plaisirs de vivre dans une commune semi-rurale qui, tout en sacrifiant à la modernité, a su protéger avec ferveur, ses bois, ses champs, ses deux rivières, ses fermes et ses vergers.

A la bonne saison, il n'est pas rare de croiser un écriteau proposant à la vente les fruits de ces vergers qui ont  résisté aux années; les arbres ont vécu mais cette année, ils sont, paraît-il très généreux .


En passant j'avais vu :« Mirabelles" rouges" et prunes à vendre, 1 euro le kilo » . 
Un des samedis d'août, j'ai donc sonné à la porte et attendu avec mes sacs.
-"Bonjour, Monsieur, c'est bien vous qui vendez des mirabelles?
-Oui, oui, vous êtes au bon endroit.
-J'aimerais 3 kilos de mirabelles et 2 kilos de prunes-
-Je vais vous chercher ça »


Le temps de proposer mes sacs, le voilà déjà qui revient avec un carton dans lequel sont disposées plusieurs barquettes de fruits. Moi, je crois que tout y est,  mirabelles et  prunes.Que nenni!Ce ne sont que des mirabelles.



 -«  Je vous ai mis deux barquettes en plus , de cette façon, s'il y a des fruits trop avancés, vous ne perdrez rien !
- Merci beaucoup, c'est très généreux à vous-
- Je les dépose où ?-
Ah, dans le coffre, si vous voulez bien ». 

Et le voilà qui s'en retourne chercher les 2 kilos de prunes.

- Je vous ai mis deux raviers en plus... !
-Merci, c'est beaucoup trop mais moi, je vous paie volontiers ces kilos en plus.
Non, non, je vous les donne!




Et comme nous sommes au village,nous ne sommes pas de parfaits inconnus et bien sûr, nous bavardons:
" Je suis déjà venue acheter des fruits, il y a quelques années, mais ce n'était pas vous.
-C'était les beaux-parents.Nous, nous sommes ici depuis deux ans seulement
..Et de nous raconter, la maison aménagée par les enfants pour les vieux parents, leur décès, la succession et les problèmes: 

Vous pensez bien quatorze enfants dont ma femme!Certains étaient déjà décédés, alors, les enfants des enfants, tout ce petit monde a réclamé sa part de cet héritage de petites gens.

Les disputes pour quelques euros!





On bavarde. 

On rit parce que  moi , j' habite " ô tiène a bilokes"( autrement dit la rampe aux prunes)et  je viens ici acheter des fruits.

C'est qu'il y a longtemps que les pruniers de ma rue  ont disparu.
Leur verger, je le connais bien. 
Je le vois de loin quand je vais me promener dans mon sentier préféré. 





On n'est pas vraiment voisins mais on est du coin!
D'ailleurs ,qui ne connaît pas mon mari?C'est un "gamin du village !"

On se trouve des connaissances  communes,  ça rapproche plus encore pour évoquer la vie , les anciens, les nouveaux.Et bla, et bla...

-"Madame,  vous allez faire de la confiture? 

Aujourd'hui?

-Euh, oui, je pense...

 -"Tenez prenez ces prunes-ci , elles sont bien mûres, votre confiture n'en sera que meilleure et, de toute façon, personne ne les achètera.Je vous les donne",

me dit sa femme.


J'en rougirais de confusion :-)Mais il faut bien rentrer au bercail.
Me voici, presque à l'insu de mon plein gré  avec presque 10 kilos de fruits à nettoyer.





Au travail!Tout le monde s 'y met, enfin , nous ne sommes que deux!
Au début, c'est amusant .
Ce dénoyautage à deux nous invite a évoquer des souvenirs de jeunesse:pour lui, le verger familial, les pommes et les poires cueillies avec soin pour pouvoir les conserver sur des claies disposées au grenier.

Pour moi,  l'été 61, J'avais été engagée par une parente  pour mener à bien la récolte des fruits.Avec un jeune voisin, juchés sur nos échelles, nous nous interpellions d'un arbre à l'autre :" Aristide, ça va ,  mange pas tout!Tu vas avoir mal au ventre !Chante!"-Et toi, Danielle, fais gaffe aux "fl...tes" des vaches  quand tu descendras de ton échelle! An!Ah!Ah!





Et on dénoyaute !
 L'idée me vient que je n'aurai pas assez de pots pour la confiture.Où pourrais-je en trouver sinon au grenier.Et me voilà grimpant jusque là, cherchant dans des cartons oubliés depuis longtemps!
Je redescends chapeautée de toiles d'araignées mais j'ai des pots !
Un bon nettoyage s'impose avant de passer à l'étape suivante.

Les prunes bien mûres sont congelées. Les mirabelles, quant à elles, s'imprègnent doucement de sucre, finissent dans la marmite et dans ces petits pots juponnés.





En passant l'autre jour, j'ai vu pommes et poires à vendre. 1 euro le kilo.

J'ai préparé mes sacs !

 Passez une belle semaine!















8 commentaires:

  1. Des rapports humains dont on rêve dans l'indifférence de nos villes...
    Et bravo pour les confitures !
    Bises du lundi, Danielle, et bonne semaine !

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    1. C'est vrai , Norma, nous bénéficions d'une qualité de vie très appréciable.Hélas, les anciens s'en vont l'un après l'autre dont les enfants ne sont pas toujours restés "au village" Ou, quand ils sont restés, ont prit des distances quant à cet esprit de clocher.Néanmoins, le" village" a su garder son charme tout en offrant des services "modernes" aux habitants.Bises du lundi, Norma, belle semaine.

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  2. D'abord j'ai beaucoup aimé ta façon de conter cette scène de la vie semi-rurale !
    C'est "succulent" comme tes confitures je n'en doute pas.
    Bien que vivant en ville, par ici les maraîchers et arboriculteurs fruitiers sont encore assez nombreux (3 à 4 km)
    Malgré la pression foncière ils résistent, et aiment beaucoup recevoir leurs clients dans leurs champs.
    Je t'avoue que les prix sont un peu plus élevés mais, pas tant que ça. Ils sont aussi très généreux.
    Et surtout ménage ton dos et tes jambes, ne fais pas trop la grenouille sur l'échelle.
    Gros bisous Danielle.
    Belle journée

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    1. Croa, croa...même ce cri-là je ne sais plus le pousser alors tu penses faire la grenouille sur l'échelle et d 'ailleurs, y a pas d'échelle chez moi..:-))NA! belle journée et bonne semaine à toi.BISES.

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  3. Tu décris fort bien les plaisirs de la ruralité Danielle. Je les ai découverts à Kéa et si je n'ai aucune envie de devenir fermière, je trouve que les rapports humains sont beaucoup plus chaleureux dans les petites communautés.
    Quant à tes confitures, elles t'ont donné beaucoup de travail mais maintenant qu'elles sont faites, hummmm!
    Courage pour les pommes!
    Grosses bises

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    1. Vivre " à la campagne " tout en étant proche d'une grande ville, bénéficier de services attentifs de la part de nos responsables, un grand hôpital , des commerces au choix...et garder cet esprit village envers et contre TOUS!
      La confiture est excellente mais, hélas, je ne peux pas en consommer, Jacques en profite!
      Les pommes? Ah, oui, demain!
      Bises Marie-Paule

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  4. Bonjour Danielle. Quelle belle histoire, aussi généreuse que gourmande et sucrée.... Cela fait du bien de lire ça. Vous avez eu beaucoup de travail en effet mais je suis certaine que les confitures seront délicieuses d'autant plus que chaque fois que vous en mangerez sur une tartine cela te rapellera cette discussion sympathique et la gentillesse de ce couple.
    D'autre part, tes pots juponnés sont vraiment très beaux. Le régal commence avec les yeux et, en voyant tes pots, le plaisir est là et on salive déjà.
    Bonne journée Danielle. Je te fais de gros bisous (je t'écris le plus rapidement possible)

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  5. Oui, en effet, la confiture est très bonne, un peu sucrée à mon goût mais le "chéri" ,lui, pourra la déguster à son aise.Je suis bien heureuse de profiter depuis si longtemps de cette chaleureuse ambiance" village".Merci pour tes compliments et je lirai volontiers ta correspondance quand tu auras le temps...profite bien des journées ..Je t'embrasse, Oxygène.

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vol(s) de papillon

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