Avertissement
C’est une histoire sans grande
importance :une petite pièce en un seul acte , une anecdote familiale que nous avons classée, à présent, dans les bons
souvenirs et que nous ne sommes plus que deux à pouvoir évoquer, en souriant.
Plantons le décor …
Une maison de village ,partie d’une ancienne ferme
en carré. Les façades arrières sont tournées vers les jardins imbriqués les uns
dans les autres. Un sentier serpente qui les traverse et mène dans une petite
vallée où l’oncle-parrain de mon mari
possède un terrain.…
Les rôles sont tenus par…
Tonton
Jean dit aussi « Tonton-Sureau »
Suzanne,
sa compagne,
Jacques
dit aussi « Mari- Chéri» ..
Et
Danielle( moi ;-)
dans
un rôle à la fois cuisant et
involontairement affriolant
L’action…
Été 1969.Danielle en est encore à assumer pleinement, et avec le sourire, ses tâches de femme et mère au foyer :
ménage, lessive, couture, cuisine, confitures, conserves, etc. ,etc. Et
justement, elle vient de s’offrir un
livre qui l’invite à utiliser les fruits dits sauvages. On y vante les mérites
du sureau, et voilà que lui vient l’envie de se lancer dans la préparation de
gelée et de sirop.
Oui, mais…
-
Jacques, tu ne sais pas où je pourrais
trouver du sureau ?
-
Bof, qu’est-ce que j’en sais moi. T’as pas été
voir dans la ruelle ( NB, le sentier qui traverse les prairies sises en face de
chez nous)
- Mais, oui, je suis allée , j’ai trouvé des mûres
mais pas du sureau.
-
- Bon, bé,moi, je sais rien te dire d’autre.
Quelques jours plus tard la petite famille (ils
ont une petite de trois ans mais le rôle n’a pas été distribué ) est en visite
chez Tonton Jean.
- Tonton, tu ne sais pas où je pourrais trouver du
sureau ? ( Danielle a de la suite dans les idées)
-Mins si fét, m’fîye i d’a bran.mint dins m’
djârdin, Si vos vlèz, on pout dalér vîr ( je dois traduire ?)
Sitôt dit, sitôt fait..
Tonton-Sureau passe devant, Mari-Chéri passe après
lui, manque de s’étaler dans la prairie, négocie un rétablissement magnifique
sous les yeux admiratifs de Danielle qui lui emboîte le pas…et là…un cri, que
dis-je , un hurlement réveille tous les jardins.. c’est Danielle, elle secoue sa jupe légère tout en essayant de protéger son visage, court comme une folle
vers la maison.Suzanne comprend le drame qui se noue.
-Enlève ta robe, vite….vite…
Une
proche voisine arrive aux nouvelles et à deux elles se mettent à décrocher les
guêpes qui s’agrippent aux dessous de Danielle.
-
Les hommes, dehors,.Jean, filou file, c’est pas ta place ici...et toi,
Jacques….éloigne ta petite !
Debout, au milieu de la cuisine, en petite tenue, indifférente à l’arrivée
des « messieurs » alertés et quand même inquiets, Danielle se laisse
libérer, frictionner, réconforter. L’aventure est cuisante ,
c’est le moins que l’on puisse dire.
***
Voilà, vous avez compris .Mon mari a mis, par inadvertance, le pied dans un trou. Il y avait des locataires particulières, très irascibles
qui se sont précipitées sur celle qui
enjambait leur nid et paf…en plein dans le mille quoi !
Abasourdis, les hommes m’ont vue me précipiter
vers la maison, secouant ma jupe à tout va et là…le « déguêpage »…
adieu retenue, adieu pudeur…de toute façon,
les yeux filous de Tonton-Sureau ont tourné en roue libre pour pas grand
chose…merci maman, pour l’habitude des « petits bateaux » .Et plus
encore, merci ,Marie-Chantelle, pour m'avoir protégée des douloureuses piqûres. Mes
jambes n’ont pas été trop atteintes et ma personnalité est sauve. ;-)
L’envers
de la robe est soigneusement examiné. Je peux me rhabiller .J’ai un peu froid.
Vite une couverture, une petite
goutte ! Mari-Chéri veut me conduire aux urgences…moi je m’accroche à ma
chaise, je me sens mieux…je vais même très bien, j’ai été , contre mon plein
gré, la vedette de l’après-midi ;
les jardins vont bavarder jusque tard dans la soirée.
Et chacun finit par s’en retourner chez soi. Je suis pour ma part bien silencieuse car , mes
chères, j’étions deux depuis peu et j’ l’avions point dit.
Bien sûr, j'ai gardé toute mon amitié au sureau. Je n'en ai pas dans mon jardin, mais il en pousse dans le jardin du curé, mon voisin.Et ces belles branches généreusement garnies débordent chez moi.Une année, j'ai cueilli les ombelles avec lesquelles j'ai préparé un vin mousseux...très mousseux..un rien explosif même.La cave s'en souvient encore. Et quand je dis à ma fille cadette qu'il me semble qu'elle est "piquée", elle me répond qu'elle n'y est pour rien...
Voilà! Aux réunions de famille, il a souvent été question de ces guêpes-là et nous avons bien taquiné Tonton-Sureau qui ne pouvait lâcher des yeux sa jeune nièce debout au milieu de sa cuisine." Quelle aubaine"' disait-il à mon beau-père, Marcel,quelle aubaine!!!!
J'avais pensé à une ruche et des abeilles. Décidément tes expériences avec le sureau se terminent mal. Après ce problème est-tu devenue allergique aux piqures ? J'ai eu la même mésaventure enfant et depuis la moindre petite piqure c'est : œdème de Quincke et les urgences. Pas besoin de traduire, la phrase dans son contexte se comprend parfaitement.
RépondreSupprimerMerci pour ta petite scènette avec une distribution prestigieuse. Elio, Linda et Michelaise vont être ravis ils l'attendaient eux aussi.
Bisous et belle journée.
En fait, les guêpes se sont concentrées sur la partie protégée de mon individu, ce qui m'a sauvée d'une aventure hospitalière.une ou deux piqûres sur les jambes, pas de quoi s'affoler..mais les guêpes me font peur..j'ai été piquée, une fois encore, dans le creux de la main, il y a quelques années en allant porter des vidanges de mousseux à la bulle...j'ai attendu..pas de réaction...Ce qui nous a fait rire par après c'est la vitesse avec laquelle je me suis dévêtue...:-)))et Tonton-Sureau qui n'en perdait pas une ..tout en s'inquiétant, bien sûr...
SupprimerBises et belle journée..
Un joli récit pour une anecdote qui fait sourire (avec le recul...)
RépondreSupprimerJe t'embrasse, Danielle.
Avec le recul, oui, Norma...mais les guêpes...j'en ai une peur bleue.
RépondreSupprimerje t'embrasse.
Danielle
Bravo à la conteuse!!! Ton récit m'a bien fait sourire et sans arrière-pensée puisque l'histoire s'est bien terminée. Tu as raison de tenir les guêpes à distance désormais. C'est plus prudent après une telle aventure!
RépondreSupprimerJe t'embrasse.
Marie-Paule,je n'ose pas penser à ce qui me serait arrivé ..si "Marie-Chantelle" n'avait pas été là et si , la chaleur étant , je m'étais contentée d'une lingerie super légère...là c'était les urgences à coup sûr..mais OUF!
SupprimerBises.
Tu as gardé ton sang-froid, bravo ! Ce n'est pas rien d'être attaqué par des guêpes. Avec le temps, on sourit mais quelle frousse ça a dû être.
RépondreSupprimerMerci d'avoir partagé ce souvenir avec nous, curieuses que nous sommes de tout savoir !
Bonne journée.
Linda
Quelle histoire ! Si bien racontée !
RépondreSupprimerIci, mon amoureux est allergique aux piqûres de guêpes, il a fallu un jour l'emmener d'urgence à l'hôpital, il a été désensibilisé mais c'est resté un sujet d'inquiétude...
A bientôt
Comme tu racontes bien , c'est un vrai plaisir de te lire .Bient^t , si ce n'est déjà le cas , les sureaux seront murs !(lol )
RépondreSupprimer