Solange, ma fille aînée aura 44 ans et j'estime que ce sera aussi un peu ma fête car j'ai très largement contribué à l'évènement initial. Aucune femme ne me contredira !
Les années passent, très vite, mais le souvenir de cette journée si particulière demeure bien vivant . Il faisait vraiment très chaud et je me traînais d'un fauteuil à l'autre, cherchant une assise confortable quand, tout d'un coup, j'ai eu conscience d'un changement, certes léger mais...mon coeur s'est mis à battre plus fort... l'inconnu était là, j'allais devoir l'affronter... j'y pensais très fort et en même temps j'essayais d'oublier.
Le "grand docteur" ami de la famille a bien voulu passer, juste pour dire en souriant à mon époux très remué :" On ne va plus attendre, ne prends pas de risques, je vais prévenir la maternité de votre arrivée !"Et nous sommes partis en bavardant légèrement, histoire de camoufler l'émotion et de faire taire toutes les questions qui se bousculaient dans nos têtes.
Sans doute la canicule provoquait-elle les naissances, la maternité était complète, plus de chambres , on nous installa donc dans un appartement .....bien sûr après que je sois passée entre toutes les mains expertes du service ( je ne vous raconte pas , c'est carton rouge :-))))). Et , c'est très confortablement installée, que je me suis mise à attendre, tout en me disant que, vraiment ce n'était rien d'accoucher.
Le lendemain , 8h,arrivée du "grand docteur" : " Je suis passé cette nuit, vous dormiez si bien tous les deux que je n'ai pas voulu vous bousculer mais à présent, ma petite fille, on y va, on va passer à l'action...et l'infirmière de m'envoyer une fléchette dans la partie rebondie mon intimité"...c'est alors que j'ai compris ce qu'allaient être les heures à venir...un combat contre cette douleur irradiante qui est aussi synonyme de bonheur...4 heures de combat intensément et directement proportionnel au contenu de la fléchette !
Purée comme on dirait maintenant....et pour finir, l'anesthésiste qui ne pique pas assez vite à mon goût, des pinces... un paquet bleu que l'on cale contre moi...tandis que je retrouve mes esprits.Une fille, c'est une fille ....j'étais bien la seule à l'attendre.. tout le monde espérait un garçon.Et oui, vous savez la pérennité nom !
Oubliés, déjà, les neufs mois difficiles, toutes les heures douloureuses , je souhaitais impérieusement une fille..elle était là....une autre viendra agrandir la famille, quatre ans plus tard!
44 ans ! Et je pense à ma mère qui , toute sa vie, me considéra comme " sa petite", l'aînée mais encore la gamine à qui elle faisait encore des remontrances .
" Mais , maman, tu sais quel âge,j'ai ?- " Jusqu'à ce qu'un jour, je lui dise" Mais, Maman, tu sais, j'ai 66 ans !"- C'est pas possible, tu n'as pas 66 ans!" Et de me regarder avec de grands yeux perdus .."mais alors j'ai quel âge, moi???" Ainsi va la vie, la "petite "était devenue la maman d'une gamine de 87 ans .
Ferai-je pareil??? Sans aucun doute, parce que tout au long de notre vie , nos enfants restent les "petits", ces paquets emmitouflés et braillards qu'on nous a mis un jour de grandes et heureuses douleurs entre les bras !
Bravo ! Quel talent pour nous raconter un jour pas comme les autres!!!!
RépondreSupprimerBon anniversaire à la petite de 44 ans, allez chacune son tour!!!!!!!
Bonne soirée
La naissance de son enfant, un des meilleurs moments de notre vie.
RépondreSupprimerNotre douleur passée s´estompe vite, ne reste que le Bonheur.
Bonne journée
Récit touchant et bien écrit Danielle. Et qui date déjà de 2 ans, je crois que je ne connaissais pas encore ton blogue à cette époque. Merci pour le rappel.
RépondreSupprimerLinda