Comme un papillon, j'oublie le temps qui me reste et où la vie me conduit.Quelle importance, j'ai le coeur immense et le monde est petit. Ce qui compte, c'est d'avoir envie ( F.Gall)

vendredi 20 août 2010

Dansons la capucine

Dansons la capucine Y'a plus de pain chez nous Y'en a chez la voisine Mais ce n'est pas pour nous You ! Dansons la capucine Y'a pas de vin chez nous Y'en a chez la voisine Mais ce n'est pas pour nous You ! Dansons la capucine Y'a pas de feu chez nous Y'en a chez la voisine Mais ce n'est pas pour nous You ! Dansons la capucine Y'a du plaisir chez nous On pleure chez la voisine On rit toujours chez nous You !

jeudi 19 août 2010

Souvenirs d'enfance,(1)

Lorsque enfant, je suis arrivée, là bas, si loin de ce qui avait été ma petite vie, et après un si long voyage, j'ai été éblouie par la luxuriance de la nature. J'avais le souvenir très vif du jardin de ma grand-mère, celui qui était mon domaine et dont je connaissais tous les langages. Dans ce jardin africain, sous mon casque blanc, je devenais une aventurière car au pied chaque buisson se lovait peut être un secret qui risquait d'être bien surprenant à défaut d'être dangereux. Mon père, parti bien avant nous et déjà bien averti , m'avait mise en garde immédiatement. Ne pas cueillir, juste regarder de loin! Les parcelles entourant les maisons étaient bordées de haies de" roses de chine" .Ce me fut bien difficile de résister à l'appel de ces fleurs qui s'épanouissaient très généreusement. J'ai aimé tout de suite la soie rouge de leurs corolles et le velours des étamines sur lesquelles se posaient de si beaux papillons. PS. en Afrique, je ne connaissais que les fleurs d'hibiscus "rouges".Là-bas, je n'en ai jamais vu d'autres variétés.

mercredi 18 août 2010

En coulisse...

En coulisse :

Belle maman, qui était au désespoir, avait glissé dans la valise de son gamin,( 28 ans quand même ) en lui faisant d’impératives recommandations d’usage, un gros paquet de thé de BOLDOflorine ( voilà pourquoi je ris quand je passe Campo San Boldo à Venise).Fiston avait le foie délicat et comme il perdait ses cheveux, il partait aussi avec un flacon de Pétrole Hahn pour une friction journalière…je vous laisse à vos bonnes réflexions…

De retour d’un voyage de noces pluvieux lui aussi , nous apprenons que

-le lendemain du mariage , mon père en prenant sa voiture a réveillé tout le quartier ,

-que la nouvelle famille et les amis proches sont venus , sans façon, faire un sort à ce qui restait dans les frigos c’est-à- dire bien moins que prévu, mon père en se réveillant ayant été pris d’une très grande faim partagée par son beau-frère et quelques amis ,

-que le copain avait oublié de mettre un film dans son appareil donc pas une seule photo pour les souvenirs ( mises à part celles faites en studio)..là, j’ai pleuré ,

-que ma mère a passé ses matinées à abreuver les fleurs, il en reste quelques-unes bien alignées dans le salon,

-que des invités du soir en jonglant avec les sandwiches faisaient des paris sur la longévité du mariage auquel on les avait conviés…3 ans au maximum 1

Il valait mieux en rire, c'est ce que nous faisons encore aujourd'hui :-)

mardi 17 août 2010

Le cachemire ..en attendant l'or...

17 août 1963

Ce matin, il pleut et ma mère est au désespoir.Sainte Claire n'a pris en compte ni ses oeufs, ni sa neuvaine :-). La coiffeuse n’a pas été à la hauteur de tout ce qu’elle avait promis. Revenu d’Afrique, pour la circonstance, mon père dilue son émotion en cachette mais à longues lampées de wisky. Il faut dire qu’il a quelques circonstances atténuantes, il vient de passer une nuit blanche aux côtés de notre petite chienne qui a choisi cette date pour nous donner trois beaux petits. Il marie sa fille, son aînée , avec qui il n’ a pratiquement pas vécu, et il la marie non pas avec un gamin de son âge mais avec un homme qu’il ne connaît que par ce qu’on lui en a dit…

C’est peu de dire que la maison est en effervescence, des fleurs partout et il en arrive encore et encore , les cuisiniers s’affairent, les invités arrivent , les voisins sont à l’affût. « Et alors, ils sortent ??? «

Quelle affaire pour un petit mariage de rien du tout ! J

Tout le monde en voiture, s’il vous plaît ! Un de mes cousins , par ailleurs petit filleul et pour la circonstance enfant de chœur, ne sait plus où donner de son grand parapluie. Maison communale : « Jacques, etc. etc.… Danielle, etc. etc.… voulez-vous ? » nous demande-t-on très sérieusement .

Quelques signatures sur le registre : mes parents, nos témoins et puis

juste la rue à traverser. Les grands –mères font couple à part…leurs cavaliers n’y comprennent rien, qu’importe… tapis rouge ,( placé pour le mariage précédent ) marche nuptiale offerte par l’ ami qui nous accueille au bas de l’autel.

« Danielle, Jacques, voulez-vous ? » Mais, bien sûr qu’on veut , et plutôt deux fois qu’une !!

Sortie de l’église en presque cortège et sous la pluie. Les grands-mères continuent d’ignorer leurs cavaliers , les enfants d’honneur ont envie d’être ailleurs et nous, nous prenons la pose sous le grand parapluie noir. Mariage pluvieux, mariage heureux…on se console comme on peut.

Tout ce petit monde regagne la maison. Nous nous esquivons pour le reportage officiel. « Madame ( c’est tout nouveau, ça fait tout drôle ) ,regardez-moi...pour la photo ! »

Retour applaudi à la maison. Félicitations , embrassades, champagne, petits fours, etc. Ma mère tient fermement la barre aidée par joli- papa qui chante, et très bien, dans ce parler qui est le nôtre, d’anciennes chansons d’amour qu’il me dédie .

Un camarade de mon » mari » fait des photos à gogo ! Le père de la mariée versant des larmes alcoolisées essaye d’expliquer à la mère du marié qui se vide depuis le matin, qu’ elle n’enterre pas son fiston , mais que lui, LUI , il perd une gamine qu’il n’a pas vue grandir ….et ça pleure et re-pleure de conserve. Ambiance !Ambiance !

Nous en sommes au plat de résistance. Le prêtre du jour, par ailleurs grand ami de sortieS du marié, prend la décision d ‘aller mettre Robert au lit lequel le remercie en lui envoyant une bordée de jurons… « Pas de problème, mon fils, vous êtes tout pardonné »…ma mère navigue entre honte et soulagement. Les convives sont aux prises avec leurs assiettes.

Allez, on change d’atmosphère, on met la jarretière aux enchères ! Le marié veille au grain et ose , tout bas, un « Si tu la descendais sur ta cheville ??? » C’est mon oncle qui gagne les froufrous de ruban qu’il me rendra l’année suivante.

Voici venir les colombes glacées dont une vient se poser délicatement dans mon assiette. Et le gâteau et le café….je frise l’indigestion.

Les invités du soir se présentent et passent au bar , les mariés ouvrent le bal et au bout d’un moment, l’envie ,légitime vous en conviendrez , leur vient de partir vers des lieux plus intimes . Vite ,ils se glissent dans le couloir. Ma soeur , toujours aux aguets se met à crier haut et fort « Maman !!!!!!!!!!!!!!!!!! ILS partent SEULS !!!! » Alors là, c’est une houle que dis-je, un délire général.

Nous, nous sommes vendus !! Nous laissons le soin à ma mère d’expliquer à cet enfant de dix ans que dorénavant nous avons la permission ( qu’écris-je, le droit, enfin !!!!), de partir seuls et que sa mission est bel et bien terminée! (Autant vous l’écrire tout de suite, au cours d’une année de fiançailles, nous sommes parvenus à déjouer sa surveillance…quelques heureuses fois.)

Puisque si bien avertis, réunis sur le seuil, les invités saluent notre départ, ils attendent le tintamarre , on le sait…mais « mon mari » à pris ses précautions, et nous partons , sans casseroles, vers notre petite maison que l’encore fiancé attentionné à remplie, ô surprise, de fleurs à mon intention. Champagne rien que pour nous, nous deux, les nouveaux mariés, si sages, si patients !!!! Enfin seuls !!! Enfin, presque…qui vient de glisser une allumette pour bloquer la sonnette ????

17 août 1963.

Un chemin comme un ruban de soie se déroulait devant nous.

Ce jour-là, nous regardions vers l’avenir et ce 17 août d’aujourd’hui nous semblait être au bout de la ligne d’horizon, et tellement lointain. Oui, bien sûr, nous avions le temps, tout le temps :le temps de nous apprivoiser, de nous aimer, de mettre de l’eau dans un vin parfois un peu trop capiteux, de perdre des espérances puis de mettre au monde des enfants vigoureux , de les élever, de les voir grandir , s’épanouir , se libérer et agrandir notre famille tandis que nos parents , eux, prenaient , hélas, de l’âge et s’en allaient nous attendre plus loin.

Voilà ! Dans ma belle robe de guipure blanche confectionnée par ma maman, avec mon bouquet de fleurs d’oranger, j’ai mis mes rêves de femme-enfant entre les mains d’un homme accompli. Nous avions écrit nos deux noms au bas d’un parchemin .

C’était surtout pour le meilleur, nous avons fait en sorte que cela soit et ce l’est toujours. Je dirais même que ça l’est davantage encore car, avec cette notion du temps qui a passé si vite, avec les faiblesses physiques advenues, à présent, il y a, comme un sentiment d’urgence devant le temps qui nous reste…et si demain…

Ah !demain,..et bien si Dieu le veut, et il faudra qu’il le veuille, je le lui recommande vivement, nous fêterons nos noces d’or, et nous aurons bien mérité de vivre cet anniversaire- là !

17 août 2010, 47 années se sont envolées…

Monsieur mon professeur( et oui) dites-moi, tout bas…. votre élève a-t-elle bien résolu l’équation , à tant d’inconnues, qui était celle de nos deux vies réunies ?

lundi 16 août 2010

La veille...

La veille..

En fin de journée, nous passons « chez nous », enfin, ce qui sera bientôt notre maison .( Louée par belle-maman...histoire de garder son oisillon( 28 ans) à proximité de son aile maternelle )

Nous déposons quelques achats, les derniers biens personnels qui vont faire partie du voyage, des cadeaux et encore des cadeaux. En sortant, nous rencontrons des jeunes voisins qui font ma connaissance et avec lesquels nous bavardons un long moment.

Et nous rentrons chez moi, enfin chez mes parents, où nous attendent aussi des amis.

« « Ah, vous voilà ..........ENFIN ! Vous êtes en retard !!! » Les amis ont le regard taquin, celui de mes parents est chargé de points de suspension… ???Vous pensez bien…et si nous avions profité de l’autorisation ..…

Les derniers détails sont mis au point, il fait gris, pourvu que demain soit ensoleillé…et comme il va falloir se lever tôt…c’est déjà l’heure du dodo, le dernier en solitaire et avec un long cortège d’interrogations…

Demain...

Les amoureux de Peynet. Demain, mon Amour, nous prendrons la route et, à l'avenir, l'un à l'autre enchaînés, nous marcherons dans les rues animées de la Vie et la lumière et l'ombre alterneront sur les pavés. Nous marcherons longtemps sans hâte, comme des gens mariés pour qui le Bonheur est un grand secret familier que leurs lèvres chuchotent. Au fil de cette promenade, quand parler ne sera plus nécessaire, il nous faudra seulement rentrer, retrouver, le" chez nous" qui sera prêt..quelque part et sa lampe dessus la table. Danielle T. texte protégé extrait de "Féminitude"
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